Un parcours atypique… ou l’ADN de Romain !
Romain, depuis quand travailles-tu chez ADN ?
Depuis septembre 2013. D’abord en qualité d’ouvrier manœuvre, puis ouvrier-qualifié, puis responsable de chantier, et récemment associé de l’entreprise… et bientôt co-gérant.
Pas mal comme parcours professionnel ! Tu as fait de longues études pour en arriver là ?
Oups la ! Non ! Pas du tout ! L’école m’ennuyait, je n’étais pas du tout intéressé par l’enseignement général. Mais vraiment pas du tout ! J’avais besoin de mouvement, je n’avais pas envie de rester planté dans un bureau à écouter quelque chose qui ne m’intéressait pas.
Mes parents étaient désarmés et désolés mais ils m’ont compris. A 13 ans, à la fin de la 5ème, je suis sorti du parcours général et je suis entré en MFR* sur un parcours technologique, bien sûr avec une dérogation du conseil départemental car j’étais trop jeune. Avec les stages de paysagiste, j’ai commencé à m’éclater et mes résultats scolaires ont grimpé. 4ème, 3ème d’abord.
Puis, toujours en MFR*, je suis allé jusqu’au BEP Paysage, en alternance. J’ai repris confiance en moi, j’ai grandi, j’ai mûri aussi… J’ai poursuivi mes études pendant 3 ans jusqu’au bac, au Lycée Nature, j’étais en apprentissage dans une entreprise de paysagisme. Bac en poche, je me suis présenté chez ADN Créateur d’Espaces Extérieurs, j’ai été embauché, et voilà !
* MFR Maison Familiale et Rurale
Quel parcours ! Bravo ! Tu as quel âge Romain ?
J’ai 28 ans.
Et si jeune, tu es passé de responsable de chantier à associé ! Ça fait quoi de voir ses anciens collègues devenir ses collaborateurs ?
On a tous eu cette opportunité, moi, je l’ai saisie, j’ai simplement osé. La jalousie ou l’envie n’a donc pas lieu d’être ! (NDLR, la proposition de s’associer a été faite, en octobre 2018, à tous les salariés, sans exception, lors d’une réunion commune au sein de l’entreprise ADN ; 3 salariés ont alors rejoint la direction)
L’ambiance au sein de l’entreprise est bonne. Les gars jouent le jeu, même si certains sont plus âgés que moi. En fait, pour moi, rien n’a changé vis-à-vis d’eux ; associé ou co-gérant, ça reste mes collègues de travail et nous sommes tous là pour faire avancer l’entreprise et faire le travail au mieux, ça ne sert à rien de vouloir péter plus haut que…
Avec le temps, je m’affirmerai davantage encore mais, d’ores et déjà, je sais gérer, avec mes deux associés, s’il y a des débordements.
Lorsque j’étais ouvrier, j’ai toujours bien fait mon travail. Mon expérience prouve et assoit mon autorité naturellement. Quand je parle technique, je sais de quoi je parle.
Comment ta famille, tes amis ont-ils réagi lorsqu’ils ont su ta décision, car quand même, c’est une décision importante que tu as prise ?
Je suis le dernier de la fratrie, mes parents étaient ouvriers, donc ma famille était un peu inquiète jusqu’à la signature en octobre 2019. En revanche, ils ne m’ont jamais découragé ou dissuadé. Depuis, voyant mon épanouissement, ils sont hyper contents pour moi.
Mes amis, eux, ont toujours été confiants parce que je l’étais ! L’implication est différente pour eux.
Votre projet démarré en novembre 2018, a abouti en octobre 2019. Cela fait désormais plus de deux ans que toi et tes associés travaillez ensemble, comment ça se passe entre vous trois ?
Ça se passe super bien. Nous nous complétons et nous nous encourageons mutuellement. Claudine, en tant que responsable administrative, Julien en tant que responsable commercial et moi en tant que responsable production.
Néanmoins, notre objectif est le même, nos valeurs sont similaires et en plein accord avec celles de l’entreprise ADN. Chaque semaine, nous nous réunissons et évoquons ensemble les décisions importantes à prendre, les actions à mener, etc.
Qu’est ce qui te plaît le plus dans ton travail ?
Même si je suis davantage responsable de la production, je fais aussi du commercial. J’aime beaucoup la relation avec le client. Créer et produire des beaux projets qui innovent, qui sont durables avec un large panel de matériaux, c’est passionnant ! Aller jusqu’au bout de la démarche, c’est enrichissant. Pour le client, la relation de confiance s’ancre encore davantage, et ça, ça vaut de l’or ! C’est vraiment très agréable.
Être à l’affût des nouveautés, les tester, les proposer, c’est très gratifiant également.
Mais tout n’est pas merveilleux quand même ?
Non, effectivement. Je ne peux pas être partout à la fois, il y a donc des productions auxquelles je ne participe pas, c’est un peu frustrant.
Et puis le temps aussi ! je ne vois pas les jours défiler. L’avantage, c’est que je ne sais pas ce que veut dire l’ennui !!!
Est-ce que tu vois des changements en toi depuis ton rachat de parts ?
Oh oui ! J’ai l’impression d’avoir grandi de 5 à 10 ans d’un coup. J’ai beaucoup plus confiance en moi, vis-à-vis du personnel, vis-à-vis de la production mais aussi vis-à-vis du banquier, de l’expert-comptable, etc.
Cette expérience grandit aussi ma vie personnelle.
Changeons de sujet. Que penses-tu du numérique ?
C’est l’avenir. Le papier-crayon comme unique support, c’est fini. Nous réalisons nos plans sur ordinateur et nous envisageons l’acquisition d’un CRM sous peu. Pour gagner du temps, mais surtout de l’efficacité et de la fluidité dans la communication.
D’autres projets immédiats ?
Oui et un beau ! Nous participons à l’évènement Sardinah Cup, une course de navigation dont le départ se fait à Saint-Gilles-Croix-de-Vie.
Et c’est important pour toi ?
Oui, absolument, car c’est une course régionale organisée par le Team Vendée Formation, une école professionnelle locale qui propose aux marins et techniciens un dispositif spécifique d’accompagnement et de formation aux métiers de la voile sportive. Soutenir un projet innovant régional et des skippers locaux, cela a du sens pour nous. Du reste, sous peu, nous vivrons et partagerons les aventures de deux skippers féminines… à suivre dans les prochaines newsletters !
En conclusion, que souhaites-tu partager ?
Tout est possible même si un parcours scolaire est chaotique. Jamais, à 15 ans, je n’aurais imaginé ce que je suis aujourd’hui. Savoir prendre des risques, c’est évoluer. Sortir de l’habitude, c’est l’aventure. Se confronter à ses peurs, c’est grandir.
Merci Romain. Bonne continuité à toi et longue vie à ton entreprise !